Diagonale des fous 2016

La Diagonale des Fous par les 3 copines du Trégor

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Après des inscriptions difficiles nous l’avions toutes les 3 notre dossard pour cette Diagonale des fous. Nous avions même formé une équipe « Les Priel Trotteuses », et cette diagonale nous voulions la vivre à 3 de bout en bout, impossible d’en laisser une, on part à 3 on arrive à 3.

Donc départ en famille le 16 octobre pour 15 jours sur l’Ile de la Réunion.

Dés notre arrivée on ne peut pas échapper au GRR toute l’île vit à l’heure du Grand Raid.

Jeudi 20 octobre 19 H, après vérification des sacs nous sommes parquées dans l’attente du départ, nous remarquons que nous avons un sac 2 fois plus lourd que ceux des autres coureurs (c’est normal les filles ça pense à tout, même à ce qui n’arrivera jamais…). A l’ouverture des barrières on sort dans les derniers, on rejoint la ligne de départ et à 22 H « quel départ » grandiose indescriptible, il faut le vivre pour ressentir cette ferveur populaire autour du GRR. On a la tête dans les étoiles c’est magique, on essaie quand même de doubler un peu. On traverse des villes, les familles entières sont dehors à nous encourager. 2 H d’avance à la 1ère barrière on est soulagé, mais c’est ensuite que les bouchons commencent. Après nous flirterons toujours avec les barrières horaires, mais on se rend compte qu’en marchant ça passe avec un petit bonus qu’on dépense au gré des ravitaillements. Au lever du jour on découvre des paysages grandioses à pleurer. Beaucoup de rencontres sur ce grand raid, les Réunionnais sont adorables avec les « 3 copines bretonnes ». Beaucoup de bretons aussi on se reconnaît, c’est bizarre on a tous un petit drapeau gwen a du (c’est ce que nous font remarquer les réunionnais). Aux ravitaillements les bénévoles sont au petit soin, mais certains ravitos ne sont pas très fournis, enfin on y trouve toujours la fameuse soupe vermicelle et ça passe plutôt bien. Les barrières sont quand même serrées mais on nous a dit qu’elles seraient plus larges après Cilaos, alors… on en profite pour « une pédicure et un massage » c’est cadeau !!! La nuit tombe quand on part de Cilaos pour rejoindre le cirque de Mafate sans bonus temps, la montée du Taïbit est longue, la fatigue s’installe. On s’arrête dormir à Marla ¾ h c’est tout ce qu’on a avant la fermeture du site, à 23h30 tout le monde est réveillé en fanfare c’est départ immédiat ou abandon. On repart dare-dare conscientes que les barrières se rapprochent, c’est difficile on est fatigué, en plus on s’est trop couverte, ça monte on est « en transe », on est obligé de s’arrêter pour enlever une couche. On se soutient et on avance. On devine que certaines portions peuvent être dangereuses (ligne de vie, vent sur la crête), mais l’avantage la nuit on ne voit rien, il faut surtout rester vigilante, éviter de tituber ou de trébucher. On commence à voir pas mal de coureurs qui dorment au bord des sentiers sous les couvertures de survie, on se demande si les réveiller ou pas car les barrières sont très proches. Cela devient difficile de rester éveillé (et oui on peut dormir debout) ouf on arrive au ravito mais le pointage est 2 km plus loin, on ne traîne pas et ça passe. On se prend une vitamine C avant de repartir, il est 3 h on tient le bon bout bientôt le soleil nous réveillera. Il nous faut faire 7,5 km en descente pour rejoindre Ilet à Bourse en 2h15. On avance, on est maintenant un petit groupe et on descend prudemment « trop prudemment ». Il est 4 h super dans 1h30 le soleil se lève, ensuite on pourra se la faire cette montée du Maïdo et le plus dur sera derrière. On y croit… mais le temps passe et cette descente n’en finit pas. On est à 15 mn de la barrière horaire on devrait arriver, et là 2 jeunes filles nous disent que le point de ravitaillement est à 50 mn. On ne comprend pas, on se met à courir, dans l’affolement on ne voit pas la rubalise après le pont de singe, on fait demi tour, et là on sait que c’est fini… On arrive 30 mn après la barrière, on ne veut pas aller au pointage ils vont nous retirer notre puce, on veut continuer, on veut la franchir cette ligne d’arrivée, et on erre un petit moment avant de se résigner. Pour nous le rêve s’arrête ici, au 97ème km, au lever du jour après plus de 31 heures de course. On appelle nos proches, on est à Ilet à Bourse c’est fini il faut venir nous chercher oui mais… il nous faudra rejoindre le prochain ravitaillement (double peine) et marcher 3 h pour sortir de Mafate où un 4×4 nous a rapatrié jusqu’à la ville la plus proche.

C’est très difficile de se faire arrêter quand on est bien, qu’on a aucune douleur, qu’on a passé la 2ème nuit et que le jour se lève, mais justement on était trop bien… On savait que courir à 3 nous coûterait du temps mais on voulait tellement y croire. De plus cette année la météo était clémente (pas trop chaude dans la journée, pas trop froide la nuit et très peu de pluie), le terrain était sec, toutes les conditions étaient réunies pour le réussir ce GRR.

Après avoir refait notre course 10 000 fois, voici nos mauvais point :

– 1er mauvais point : notre départ (on avait quand même prévu de se mettre dans la moitié du peloton et on est parti dans les derniers, du coup au moins 2 h de perdues dans les bouchons)

– 2ème mauvais point : nous nous sommes trop économisées (nous aurions pu courir dans certaines portions et nous avons préféré marcher pour garder notre énergie)

– 3ème mauvais point : nous n’avons pas anticipé une barrière peut-être un peu courte (nous n’avions pas de crédit temps et pensions que les barrières allaient s’élargir).

Mais c’est décidé on retournera le finir avec l’expérience et un sac plus léger…

Carole SIBIRIL, Sabine PONGERARD, Monique GRACE

« Si le plan ne fonctionne pas, change le plan mais jamais le but

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…………………………………………….On va la boire cette Dodo…

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